BREYTEN BREYTENBACH  
 
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RENCONTRE AVEC BREYTEN BREYTENBACH SILA 2011
sila presentation salon international du livre d'alger

RENCONTRE AVEC L’ECRIVAIN SUD-AFRICAIN BREYTEN BREYTENBACH AU SILA
" ON NE QUITTE JAMAIS SA TERRE NATALE"


Le SILA a eu l’immense plaisir d’accueillir, jeudi dernier, l’écrivain Breyten Breytenbach connu mondialement pour son engagement politique et littéraire contre l’apartheid. L’auteur qui a plusieurs cordes à son arc est un homme d’opinion et un parfait romancier, poète, essayiste et dramaturge, il s’est distingué par ses idées politique en faveur de la libération de l’Afrique du Sud de l’oppression d’un régime ségrégationniste qui avait brimé pendant des siècles les droits des africains au point où il s’est vu emprisonné pendant sept ans dans les geôles africaines.

Dans une conférence animée par l’universitaire Louisa Aït Hammou qui a rappelé à l’assistance le parcours de cette éminente personnalité même si l’auteur dans son extrême modestie se défend d’être un personnage important, les principales caractéristiques de la vie et du cheminement de la pensée et de l’engagement politique de l’auteur ont été évoquées. La modératrice a rappelé le contexte dans lequel a évolué l’auteur dans les années 1960 avec les massacres commis par la police sud-africaine sur les foules de manifestants qui a provoqué l’exil d’un bon nombre d’hommes de lettres dont notre auteur qui s’installe dans les années 1961 à Paris et épouse une ressortissante française d’origine vietnamienne.

Ne pouvant rentrer en Afrique en 1966 en raison de son mariage interracial, on lui refuse le visa, il écrit alors son premier recueil de poèmes où il exprime sa position claire et ferme contre l’apartheid. En 1975, il crée avec d’autres opposants à Paris « Oukéla », une organisation qui milite en faveur des africains et qui regroupe en son sein des personnalités du monde de la culture qui partage ses idées.

 Il rentre ensuite avec un faux passeport en Afrique du sud et est arrêté dans une prison pour détenus politiques. Cette expérience physique traumatisante le pousse dans la voie de l’écriture, il publie après sa sortie Les confessions terroristes d’un albinos et combien même il ne sort pas indemne de son long séjour pénitencier, il conserve intact son engagement et soutient la cause palestinienne dans le Parlement international des écrivains. En gardant à l’esprit le courage de ses opinions contre les vérités toutes faites et la mystification, il adresse alors une lettre ouverte à Nelson Mandela où il y dénonce l’injustice, la corruption et la violence.

Breyten Breytenbach qui a écrit plus de 20 ouvrages entres romans et récits autobiographiques s’est dit au cours de cette rencontre satisfait de  « ce premier pas de rapprochement entre les deux pays qui ont beaucoup de similitudes en raison d’un profond bouleversement qui a modifié la structure sociale avec cette acculturation du fait colonial puis de la libération » et a proposé la création d’une « commission culturelle bipartite, débarrassé des lourdeurs administratives » en vue d’un rapprochement salutaire entre les hommes de culture sud-africains et les algériens.

Il a  par ailleurs montré que comment, nous autres, africains étions dans un processus de métamorphoses et que nous sommes actuellement entrain d’enrichir un héritage culturel en questionnant notre identité, notre mémoire, notre éthique et nos racines dans un processus de changement. Tout en soulignant qu’il y a beaucoup de chose à rattraper, il dira que « Nous restons très sourcilleux de notre indépendance et nous ne supportons pas les critiques ».

L’Algérie qui a été au centre, dans les années 70, du panafricanisme et du tiers-mondisme est dans une voie d’échange culturel qui permet aux africains d’essayer de se connaître mieux. En nous montrant son anthologie poétique Imagine l’Afrique dont l’épigraphe comporte un texte de l’écrivain et journaliste Tahar Djaout extrait de son roman L’Invention du désert, l’écrivain expliquera comment les jeunes Africains d’aujourd’hui sont en perpétuelle quête de valeurs et imaginent leur propres points de repères car dira-t-il « Il ya quelque chose qui est entrain de se passer dans le continent » avant d’ajouter toutefois : « Il faut faire attention à ne pas se conforter dans une forme de révolte, il ya des possibilités de se confirmer avec notre part d’ombre. Ce qui est important, c’est la capacité de s’imaginer en tant qu’être humains pour mieux comprendre nos difficultés. » .

Breyten Breytenbach qui a dû quitter l’Afrique parce qu’il ne supportait l’injustice dira au sujet de son parcours « Quand on a vécu si longtemps, je doute qu’il y ait une seule conscience qui traverse éternellement les décennies, je crois qu’il y a un processus qui n’est jamais interrompu. On ne quitte jamais sa terre natale, on pense s’affranchir de ses racines mais ça vous revient avec vengeance plus tard. »

Lynda Graba
EL MOUDJAHID
BREYTEN BREYTENBACH
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