Le printemps arabe n’a pas touché uniquement les peuples des pays concernés mais aussi les gens de la littérature. Comme le romancier peut être la voix de son pays, de ses lecteurs et de la rue, une dizaine de romans en langue arabe sont parus dans un laps de temps réduit pour apporter des témoignages et exprimer des points de vue sur le sujet.
D’ailleurs, «l’écri-ture romanesque n’est pas simplement des histoires imaginaires. Ce sont des opinions politiques, des critiques sociales et des vérités à dévoiler», a indiqué hier, l’écrivain algérien Waciny Laâredj lors d’une table ronde sous le thème sur «Le printemps arabe dans le roman arabe», organisé dans le cadre de la 16e édition du Salon international du livre d’Alger (Sila).
L’intervenant a précisé dans ce sens que «le romancier est une personne proche des gens c’est pour cela qu’il peut raconter des histoires vraies. Il n’est ni historien ni sociologue mais un intellectuel avec une vision claire, basée sur des données de notre quotidien».
Cependant, pour Waciny Laâredj «le printemps arabe ne doit pas être une occasion pour laisser libre cours à l’imagination et donner de fausses information. C’est tout à fait le contraire. Le romancier ne doit pas commercialiser la souffrance des gens». Évoquant son dernier roman «Jomlokia Arabia», l’écrivain a affirmé avoir suivi de très près les évènements dans tous les pays arabes pour pouvoir s’inspirer.
Pour le Libanais, Iskander Habache, «le romancier ne peut pas ignorer l’actualité arabe et international du moment qu’il plonge dans ses écrits au fond de sa société». L’intervenant a poursuivi dans le même sillage d’idée précisant que «le témoignage vient du cœur des faits. Il n’est pas une histoire à raconter mais une vérité à dévoiler. Pour cette raison, j’appelle tous les romanciers ayant l’idée d’écrire sur le sujet de visiter les pays concernés, parler à la population et surtout sentir l’évènement pour le faire sentir aussi aux lecteurs».
Par Abla Selles
Source : Jour d’Algérie |