L’Algérie, le Maroc et l’Arabie saoudite seront épargnés par les révoltes dans le monde arabe. C’est ce qu’a indiqué l’ancien ministre des Affaires étrangères algérien, Lakhdar Brahimi, hier à Alger, lors du colloque sur le Printemps arabe : «Révoltes ou révolution», qui se tient pendant trois jours en marge du Salon international du livre d’Alger (Sila).

Lakhdar Brahimi estime que les trois pays, l’Algérie en tête, sont en train de réaliser des réformes profondes qui empêchent un changement violent et brutal, à l’instar de ce qui se passe en Libye, en Syrie ou encore au Yémen. Le dialogue politico-social engagé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à travers les concertations politiques et les travaux du Conseil national économique et social (Cnes), aboutiront, selon l’interlocuteur, à un processus de changement pacifique et évitera à l’Algérie de régresser vers les années de braise.

Dans cette optique et avec le renforcement des pressions des peuples arabes pour le changement du régime de leur pays respectifs, Lakhdar Brahimi prédit que cela renforcera considérablement la cause palestinienne. À cet effet, il sollicite le peuple palestinien à se révolter contre le régime d’Israël.

En outre, il demande aux pays arabes de boycotter massivement tout ce qui est en rapport avec l’État hébreu. À l’instar de ce qui se passe dans certains milieux scientifiques, politiques et syndicalistes des pays de l’Europe et des États-Unis. S’exprimant longuement sur la situation qui prévaut actuellement sur la scène politique des pays arabes, Lakhdar Brahimi affirme que l’Algérie devait intervenir dès le début de la crise libyenne, en aidant le peuple frère libyen.

D’après lui, l’Algérie est prioritaire dans ce genre d’aide que l’Europe ou l’Otan. De son côté l’universitaire libanais, Fouaz Trabolsi, a mis l’accent sur la pauvreté et le chômage qui caractérisent la plupart des pays arabes. Vu que les révoltes des peuples démarrent, généralement, dans les zones défavorisées, Fouaz Trabolsi demande aux dirigeants arabes d’engager des programmes de développement réels qui seront bénéfiques pour tous, sans exclusion.

Selon lui, le chômage des jeunes constitue une menace potentielle pour la sécurité des pays arabes. Ces jeunes, poursuit-il, seront l’objet de manipulation de la part des gens qui activent dans l’ombre aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur d’un pays.

À cet égard, et pour éviter toute ingérence étrangère, Fouaz Trabolsi avertit les dirigeants arabes de prendre conscience de cette pratique devenue à la mode, et ceci, en répondant dès le début aux aspirations de leurs peuples. Cependant, il y a lieu de signaler que le colloque a été mal organisé et qu’il s’est avéré difficile de gérer le débat qui a failli dégénérer. Certains intervenants n’arrivent toujours pas à faire la différence entre poser une question et faire des commentaires.

Fawzi Khemili Source : Le courrier d'algerie